anonyme (sculpteur, bronzier)
candélabre (d’une paire)
vers 1806
bronze (ciselé, doré) ; marbre griotte H. 135 cm ; l. 50 cm
inv. 341
legs Marmottan Paul (testateur) (1932 acquis)
Ce candélabre fait partie d’une paire, à l’allure très impressionnante. Il a été traité comme un véritable trophée militaire. Surmonté d’un casque de légionnaire romain, le fût est ainsi entièrement constitué par des faisceaux de licteur. Deux bouquets de cinq lumières chacun s’en échappent, les bras formés par des rinceaux et des cornes d’abondance. Au pied du fût s’ordonnent plusieurs attributs, traités en ronde bosse, liés également à l’armée : cuirasses, hallebardes, épées, lances et boucliers ouvragés. Le tout repose sur un important socle carré de marbre griotte, décoré de victoires, de palmes et de couronnes de laurier en bronze doré. Véritable leitmotiv dans un régime désireux de trouver une certaine légitimité dans le souvenir des conquêtes antiques, le vocabulaire militaire va largement être utilisé par les bronziers de l’Empire. En cela, ce candélabre et son jumeau (qui n’est ici pas présenté) se rapprochent des livraisons effectuées pour Murat au palais de l’Élysée entre 1805 et 1808, notamment par Antoine André Ravrio. Un feu à galerie issu de ces commandes, conservé au Mobilier national, présente ainsi des trophées extrêmement proches.