CANOVA Antonio (école de)
Ganymède
marbre blanc H. 148 cm ; l. 70 cm ; P. 42 cm ; VOLUM. 0,4351
inv. 368
legs Marmottan Paul (testateur) (1932 acquis)
Cet épisode de l’histoire de Ganymède puise sa source notamment dans le livre X du recueil des Métamorphoses d’Ovide ; la légende veut que le jeune homme ait été enlevé par un aigle alors qu’il gardait les troupeaux de son père, sur le mont Ida (d’où la présence du chien et la houlette portée par le jeune homme). Le bonnet phrygien peut s’expliquer par certaines traditions qui faisaient de Ganymède un habitant de la Phrygie. L’aigle se révéla être le dieu Jupiter, qui emporta le jeune homme et en fit l’échanson des dieux à la place de la déesse Hébé. Ce groupe provient du château de la Muette qui a appartenu à Sébastien Érard, un des plus importants facteurs de pianofortes et un collectionneur réputé : la vente de ses tableaux en 1831 comprenait près de deux cent soixante numéros ; aucune de ses sculptures n’y figurait et l’on peut présumer que celles-ci ont été conservées dans le château jusqu’à la vente du comte de Franqueville, descendant de la famille, en 1920. Dans les documents anciens, l’oeuvre est souvent attribuée, sans preuve, à Canova (on ne prête qu’aux riches…). D’autres sculpteurs de cette époque ont traité le sujet : c’est ainsi que le sculpteur danois Thorvaldsen montre, en 1817, le jeune homme agenouillé donnant à boire à un aigle dans une coupe (Copenhague, Thorvaldsens Museum) ; le groupement des personnages et la petite taille des animaux nous laisseraient penser qu’il s’agit dans l’oeuvre ici reproduite d’une adaptation d’un prototype antique.