anonyme (atelier)
La Vierge et l’Enfant Jésus
vers 1500
bois (peint, doré) H. 35 cm
inv. 622.a
legs Marmottan Paul (testateur) (1932 acquis)
Dès le début du XVIe siècle, la ville de Malines, dans les anciens Pays-Bas, exporte des statuettes polychromées dans l’Europe entière. Objets de dévotion privée, celles-ci représentent la Vierge, des saints et l’Enfant Jésus. Produites en nombre dans des ateliers de qualité, elles sont conçues d’après des schémas établis et reproductibles. De dimensions modestes, elles sont taillées dans un seul morceau de bois d’où se dégage un corps robuste. La finesse des visages malinois aux traits enfantins et aux yeux en amande a largement contribué au succès de ces effigies. Ces principes directeurs n’empêchent pas les particularités, comme le montre cette Sainte Barbe d’une exceptionnelle qualité. Fille d’un riche Phénicien du IIIe siècle, sainte Barbe se convertit au christianisme contre l’avis de son père. Emprisonnée dans une tour, la jeune fille refuse d’abjurer sa foi et succombe au martyre par décapitation que ce dernier lui inflige. La statuette du musée Marmottan Monet présente les attributs traditionnels de la sainte : la couronne, le livre de prières, la palme du martyre (disparue) et sa haute prison dont les trois fenêtres supérieures symbolisent la Sainte Trinité. L’élégance de la silhouette serpentine de sainte Barbe, le plissé de la robe de velours et le rendu du drapé de son manteau de laine illustrent le caractère remarquable de la sculpture. La finesse de la polychromie du visage et l’attention qu’a accordée le peintre au traitement des détails (parement de la tour ou écritures) confèrent à cette œuvre valeur et fraîcheur.