MORISOT Berthe (1841 ; 1895)
Fillette au jersey bleu
1886
toile (pastel) H. 100 cm ; l. 81 cm
Non signé
inv. 6502
legs Rouart Thérèse (testateur) (1996)
Très en vogue au xviiie siècle, le pastel revient en force après 1850. Berthe Morisot y est initiée dès son plus jeune âge par son professeur Geoffroy Alphonse Chocarne. Elle est sans doute encouragée dans cette voie par un cousin de Delacroix, proche des Morisot, le peintre Léon Riesener qui s’était distingué comme pastelliste au Salon. Son beau-frère Édouard Manet l’y incite également et lui offre une boîte de pastels pour la Noël 1879. C’est à la craie-pastel que Berthe Morisot entreprend en 1886 la Fillette au jersey bleu. Vêtue d’une robe qui a donné son nom au tableau, Julie pose dans le salon de la rue de Villejust, assise sur une chaise longue à col-de-cygne, un cheval à bascule devant elle. Conformément à la tradition, Berthe Morisot joue de l’effet poudré de la craie pour restituer le velouté de la peau. Elle fait preuve de davantage d’originalité en l’utilisant comme un crayon, c’est-à-dire en esquissant à grands traits les détails du vêtement, le mobilier et les plantes de l’arrière-plan. Par ses dimensions et sa liberté de facture, la Fillette au jersey bleu est l’un des pastels les plus ambitieux de l’artiste.